Les écoles de pensée systémiques
Il n'y a pas une, mais plusieurs systémiques
Les système est un mystère
Du point de vue de la systémique des organisations, il ne peut pas y avoir de connaissance impartiale des systèmes sociaux. Car il n'y a pas d'observateur indépendant possible. Il n'y a donc que deux choses dont l'on puisse être certain.
- Que les systèmes sociaux seront toujours, in fine "des mystères" dont on n'aura jamais le fin mot;
- Que les acteurs des systèmes (les membres d'une famille, les employés d'une entreprise, les citoyens d'un pays...) se construisent des multiples cartes différenciées et complémentaires des systèmes dans lesquels ils vivent.
Dans nos façons de construire ces cartes des systèmes sociaux qui nous entourent, nous nous inspirons de multiples archétypes qui ont façonné notre culture, notre civilisation, les systèmes physiques, les systèmes biologiques, la cybernétique, l'école de Palo Alto, la systèmique des organisation et celle des peuples premiers.
Aucun de ces archétypes n'est parfait. Et aucun ne s'avère pertinent dans tous les domaines de la connaissance. Les confusions et les méprises résultent bien souvent de l'application de stéréotypes systémiques dans des domaines pour lesquels ils n'ont pas de pertinence.
La vision mécaniste des systèmes
1750 Sous l'influence de lois physiques de la mécanique, de l'horlogerie et des premières machines à vapeur, une vision mécaniste des systèmes s'est imposée dans le monde occidental dès le 18ème siècle. Cette vision est régie par les sciences "dures" et continue à dominer dans les esprits, bien qu'elle soit inadaptée aux systèmes sociaux. Nous lui devons notamment la focalisation sur le "contrôle".
La vision biologique des systèmes
1930 Sous l'impulsion de la biologie et de l'étude de l'environnement émerge la "Théorie Générale des Systèmes" qui étudie les interactions entre espèces et milieux dans des écosystèmes. Apparaissent les notions d'homéostasie, d'auto-organisation, d'arborescence, de propriétés émergentes. Cette vision des systèmes exerce aujourd'hui une influence importante dans le domaine des sciences de la vie.
La vision cybernétique des systèmes
“Science de la communication et du contrôle chez l'animal et la machine”, la cybernétique est à l'origine de tous les appareils qui font la modernité : ordinateurs, smartphones, automatismes, internet, intelligence artificielle. Il était à l'origine prévu que la cybernétique explique les rapports sociaux aussi bien que l'électronique, mais cette promesse ne s'est pas réalisée, bien que certains essayent encore.
L'école de Palo Alto
L'école de Palo Alto a regroupé de nombreuses figures de la psychologie, de l'ethnologie, de la psychothérapie, des théories de la communication à Palo Alto (Californie) dans les années 1960. Mais à l'inverse de la cybernétique qui a vu les gens comme des objets, l'école de Palo Alto s'est appuyée sur le constructivisme pour postuler que nous sommes des sujets. Et cela fait toute la différence !
La systémique des organisations
Née d'un constat d'échec - celui de la cybernétique appliquée aux systèmes sociaux (entreprises, collectivités, états, ...) la systémique des organisations a été refondée sur le constructivisme et le travail de terrain. Reconnaissant qu'une analyse réellement indépendante et impartialle des systèmes est impossible, cette approche pragmatique travaille avec les représentations que les acteurs se font des systèmes pour éliminer les couches inutiles de complexité et obtenir des résultats concrets.
Les peuples premiers
Faut-il donner aux rivières, comme aux entreprises, des personnalités juridiques ? Les autoriser à intenter des procès contre les multinationales ? L'idée peut surprendre, mais c'est déjà chose faite en Nouvelle Zélande et au Québec par exemple. Dans le lignée de nombreux peuples non industrialisés, de l'anthropologue Philippe Descola ou de l'écrivain Camille de Toledo, on peut envisager une vision systémique radicale dans la lignée des peuples premiers.
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