Les courgettes systémiques de Alexandra Occasio Cortez

“Tax the Rich”, c'était le message porté récemment par la représentante américaine, Alexandra Ocasio Cortez sur sa robe pour un gala new yorkais. Occasion de rêve pour faire le buzz et message qui a fait le tour du monde en un clin d'oeil.

Des lettres rouges sur robe blanche, un message photogénique qui tient en 3 mots ! Voilà un chef d'oeuvre de communication politique et un témoignage au génie de AOC.

Mais est-ce qu'un bon message fait une bonne politique ?

Un journaliste américain rappelait que 65 000 new yorkais paient 51 % des impôts de la ville, et les 8 millions d'autre les 49% restants. Sans rentrer dans le débat relatif au niveau des impôts en France, aux Etats-Unis ou ailleurs, est-ce que c'est en prenant l'argent aux uns pour le donner aux autres que l'on résout les problèmes de société ? Ou pour donner une tournure plus actuelle à cette question vieille comme le monde, est-ce qu'il suffit de décréter le "quoi qu'il en coûte" et de faire fonctionner la planche à billet avec l'aide des banques centrales pour que les problèmes disparaissent ?

A notre modeste niveau, ma femme et moi avons choisi une approche différente inspirée de la systémique pour notre tout nouveau jardin potager. Paresseux de nature, et n'ayant pas de motoculteur, nous avons récupéré quelques centaines de kilos de déchets végétaux mis au rebut par la municipalité. Nous les avons dispersés en une couche de 5 à 7 cm sur la terre nue à la fin de l'automne dernier. Et puis nous avons attendu et n'avons plus rien fait.

Bingo ! Au printemps quand il fut temps de semer, la terre était saturée de vers de terre. Des vers géants, bien rouges, bien toniques, qui avaient passé l'hiver à labourer à notre place tout en mangeant les déchets végétaux. Dieu que la terre était souple et fertile ! Jamais nous n'avions vu pareille explosion de courgettes, d'oignons, de tomates et de dalhias. Incontestablement moins direct que la stratégie d'Alexandra Ocasio Cortez. Mais terriblement délicieux.