La Systemic Attitude

Systemic attitude

 

Quel paradoxe que la systémique ! On voudrait pouvoir comprendre les systèmes sociaux, les modeler, agir dessus ! Force est de constater que chaque système est fondamentalement « un mystère ». Le contenu exact du système, son fonctionnement, l'intérieur de la boite noire … Nous n'en aurons jamais le dernier mot. Ce qui est certain c'est qu'à force d'observer les systèmes sociaux, nous en construisons des représentations, des cartes, et que celle-ci sont plus ou moins pertinentes. 

La systémique se trouve donc dans nos regards. C'est nous qui projetons sur les systèmes des interprétations très linéaires (tayloriennes ?), fragmentaires (l'effet silo ?), subjectives... Qu'observons-nous ? Comment observons-nous ? Comment cherchons-nous à comprendre ce que nous avons observé ? Avant d'être une science, un art, une approche de résolution de problème ou de conduite de projets, la systémique est d'abord une attitude. Et à ce titre elle est empreinte de 4 valeurs clef :

1) La curiosité.

Puisque les causes essentielles des problèmes sont souvent « éloignées dans le temps et dans l'espace » des symptômes du problème, la systémique nous apprend à regarder ailleurs, y compris dans des directions négligées par l'approche cartésienne. A titre d'illustration la clef d'un problème de recherche sur les maladies respiratoires peut se trouver dans l'estomac, dans le cerveau, dans le système immunitaire, et pas nécessairement dans les poumons.

2) L'esprit collectif.

Lorsque l'optimisation des systèmes ne se fait qu'en fonction des intérêts de quelques uns des acteurs (cas général dans les organisations), il en résulte généralement une sous optimisation pour tous. Pour optimiser l'ensemble du système, il faut rechercher une prise en compte des enjeux de tous. 

3) La créativité.

La compréhension juste des systèmes sociaux passe par l'élimination des nombreux prismes, œillères et préjugés par lesquels l'on a l'habitude de regarder l'organisation des sociétés humaines. Une fois éliminés ces nombreux biais, on accède à un espace de plus grande liberté qui permet la créativité. On construit ainsi le terreau de l'innovation.

4) Le concret.

La systémique privilégie en toutes circonstances l'action sur le raisonnement. Ce qui prime dans un système c'est ce qui est fait, non pas ce qui est dit. Ce qui prime dans l'action systémique, c'est ce qu'on fait, et non ce qu'on l'on dit. La systémique permet de tenir les idéologies à distance salutaire et de s'ancrer dans le concret.

Pratiquer la systémique, c'est donc une histoire d'attitude. Etes-vous plutôt « Cartesian attitude » (veston gris, abord ultra sérieux, certitudes inébranlables) ? Etes-vous plutôt « Systemic attitude », c'est-à-dire curieux, fair play, créatifs et concrets ?

 

Commentaires (1)

  • André

    Je suis un partisan convaincu de la théorie systémique, que je n'oppose pas à la "Cartesian attitude" ! Ces deux attitudes sont complémentaires. A ce propos voir :
    jf-greset.blogspot.ch

    10/09/2014 10:43

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