Qu'est-ce que le copyleft ?

Partager gracieusement ses ressources

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Qu'est-ce que le copyleft ?

Une licence de copyleft est un contrat entre l'auteur et l'utilisateur d'une ressource (document texte, resource audio, video ...) qui donne plus de droits à l'utilisateur que le copyright traditionnel. En ce qui concerne les documents sur ce site, il existe globalement les droits et les devoirs suivants. Chaque document contient cependant la licence copyleft appliquable qui peut diverger de l'annoncé ci-dessous. Il est également important à noter que seules les ressources sont sous licence copyleft ainsi que le modèle du site. Le kangourou par exemple ne l'est pas.

Les utilisateurs ont le droit de reproduire les ressources téléchargées autant de fois qu'ils le souhaitent et de les distribuer à d'autres personnes (par exemple les donner à des stagiaires)

Ils peuvent changer et personnaliser les ressources téléchargés.

Attention ! Certaines des ressources ne sont pas modifiable. Il faut se référer au détail de la licence copyleft dans les ressources téléchargées !

Par exemple ajouter ou modifier un paragraphe, réécrire un chapitre, ajouter son logo sur la page de garde ... Ils créent ainsi une « version modifiée » de l'œuvre.

Ces dispositions font du copyleft un système idéal pour partager des ressources quelles qu'elles soient (ressources texte, comme des manuels, des cahiers d'exercice, etc. Ressources audio, vidéo et logiciel).

En contrepartie de ces droits, les utilisateurs de ressources copyleftées ont des devoirs. En ce qui concerne les ressources téléchargées sur ce site, il y en a quatre :

Les utilisateurs doivent attribuer la paternité des œuvres qu'ils distribuent. C'est-à-dire qu'ils doivent mentionner les auteurs de la ressource de façon visible sur la page de garde et spécifier si besoin les contributions respectives de chaque co-auteur au sein du document.

Les utilisateurs doivent partager ces ressources dans le même esprit et avec la même licence que l'original. Ceci vaut aussi bien pour les versions originales que pour celles qui ont été modifiées. Ils doivent s'assurer que les personnes qui reçoivent ces ressources comprennent la licence et les partageront à nouveau dans le même esprit.

Ils ne peuvent que si la licence le permet d'en faire une utilisation directement commerciale des ressources, c'est-à-dire les vendre. Ils cependant toujours mettre en place des services payants dans le contexte desquels les ressources seront utilisés (animer par exemple des stages pendant lesquels les manuels seront distribués, les vidéos montrées, ...).

Ils ne peuvent exercer aucun titre de propriété sur les ressources téléchargées qui restent la propriété de leurs co-auteurs.

En adoptant le copyleft, ce site permet à chacun de faire légalement ce que beaucoup faisaient auparavant en cachette : copier des documents, s'en inspirer, les reprendre à son compte. Il créé aussi des ressources collectives. Et l'on peut espérer que celles-ci seront plus riches, plus poussées et mieux conçues que les ressources individuelles.

D'où vient l'idée du copyleft ?

Les contrats de copyleft s'inspirent des licences de distribution des logiciels open source. Ce mouvement a été fondé par l'informaticien Richard Stallman qui s'est fait le champion de l'approche collaborative. Il a donné le nom de « logiciel libre » à son mouvement. Libre dans le sens de liberté d'en faire ce qu'on veut.

Cette approche du "libre" a été rebaptisée du nom d'Open Source par Eric Raymond et la société Netscape afin d'éviter la confusion entre libre et gratuit (donc sans valeur dans l'esprit des gens). Dans le contexte des logiciels, « open source » veut dire que le code source est partagé. Et que les informaticiens peuvent donc modifier les programmes à leur guise.

Qu'est-ce que la copyleft attitude ?

Les comportements des communautés open source ont été étudiés par plusieurs auteurs, dont l'anthropologue et informaticien Eric Raymond, le spécialiste Finlandais du développement technologique Pekka Himanen et le Professeur de Sociologie à l'Université de Berkeley Manuel Castells. Voici plusieurs traits distinctifs de ces communautés qui semblent critiques pour assurer la réussite de « l'open source attitude ».

- Occupation du territoire : Les projets Open Source n'ont lieu que parce qu'il y a quelqu'un qui s'en occupe. Ils surgissent selon un schéma « d'occupation du territoire » proche de celui observé pendant la colonisation des Etats-Unis au 18ème et 19ème siècles. Les fermiers débarqués d'Europe partaient dans la nature à la recherche d'un coin tranquille. Lorsqu'ils avaient identifié un vallon inoccupé et fertile, ils abattaient quelques arbres, se construisaient une cabane, mettaient leurs bêtes à paître et cultivaient quelques lopins. Si au bout de quelques années personne n'avait contesté leur présence, ils se considéraient chez eux. Leur titre de propriété était alors enrégistré chez le notaire. Dans le cas contraire, ils allaient tenter leur chance ailleurs.

Dans un projet open source, personne ne dicte la conduite des contributeurs. Il n'y a pas comité stratégique, pas de comité des projets, pas de supervision... Il y a des individus qui se réveillent un matin et se lancent dans quelque chose parce qu'ils y croient et qu'ils ont envie de le faire. C'est un grand atout pour les projets Open Source : ils peuvent compter sur des gens qui se motivent eux-mêmes.

- Propriété collective : Les études montrent que les utilisateurs de ressources « Open Source » n'utilisent guère la liberté qui leur est donnée pour personnaliser les ressources. Bien au contraire, ils se montrent soucieux d'éviter la dispersion de variations trop nombreuses et trop voisines sur un même thème. Il y a là un véritable paradoxe. L'état d'esprit Open Source semble privilégier la production de ressources communes améliorées pour le bien de tous. C'est une de ses forces.

Le sentiment de propriété collective entraîne plusieurs conséquences positives :

* Les acteurs de la communauté sont soulagés à l'idée de pouvoir faire ouvertement ce qu'ils ont toujours fait de façon plus ou moins dissimulée : s'épier, se copier, copier les ressources des uns et des autres.

* Le partage des ressources entraîne un enrichissement global de toute la communauté.

* Puisque les plagiats n'ont plus besoin d'être dissimulés, les utilisateurs de ressources référencent mieux les auteurs et se montrent plus loyaux dans l'attribution de la reconnaissance.

- Améliorations continues : Il est maintenant avéré que les projets Open Source produisent souvent des résultats meilleurs en un laps de temps plus court que les projets traditionnels. C'est dû à un mode d'organisation très décentralisé qui conjugue une grande autonomie individuelle, la multiplicité des regards sur chaque aspect des projets et la validation par les pairs. Ce type d'organisation « bazar » obtient paradoxalement des résultats souvent meilleurs que l'organisation hiérarchique et pyramidale traditionnelle, dite organisation « cathédrale » à la Microsoft. Cela ne veut toutefois pas dire que tous les projets Open Source réussissent ! La aussi, il y a des échecs.

- Controverses constructives : Les entreprises fortement centralisées craignent la controverse. Il faudrait que tout le monde soit d'accord et marche d'un même pas. Dans le monde de l'open source, la controverse est considérée bénéfique. On compte sur elle aussi bien pour améliorer les projets que pour se divertir. Les controverses sont donc encouragées.

- Bifurcations pertinentes : Une bifurcation a lieu lorsque quelqu'un produit une « version dérivée » d'un produit existant qui se distingue de l'original par des caractéristiques spécifiques. Dans le domaine du Management de projet, une bifurcation aurait par exemple lieu si un consultant allemand décidait de traduire en allemand un manuel de management de projet et de l'adapter aux spécificités des entreprises allemandes. Les bifurcations sont utiles tant qu'elle créent une réelle valeur ajoutée pour une catégorie d'usagers spécifiques (les entreprises allemandes par exemple !). Mais elles sont nuisibles lorsqu'elles ne font que produire d'innombrables variations sur un même thème.

Comment mesurer le succès d'un projet copyleft ?

Il est usuel dans le monde des affaires de vouloir mesurer les effets d'un projet. C'est ce qu'on appelle « la métrique du projet ». On peut donc se demander « Comment mesurer la performance d'un site de copyleft ? » et « Sur quels critères ? ». Ron Goldman et Richard P. Gabriel (voir bibliographie) suggèrent les indicateurs suivants pour les projets Open Source :

- L'ubiquité : nombre d'utilisateurs, proportions des utilisateurs potentiels utilisant les ressources.
- La notoriété : nombre de références dans la presse, dans les ouvrages spécialisées, etc.
- Le développement : nombre de personnes, d'institutions participant au développement des produits et ressources, appliquant les standards collectifs. Nombre et qualité des améliorations suggérées, etc. Jusqu'à présent, ils s'agit essentiellement des contributeurs, de FranceManagement, de ITMP (le mastère en management de projet et en Innovation Technologique, Le site www.serialmapper.com.
- La communication : Quantité de feed-back reçus, d'améliorations suggérées. Nombre et qualité des commentaires sur les forums. Beaucoup de feedback sollicités et non sollicités. Pas de commentaire sur les forums. Difficile d'en donner un retour quantitatif.

Les retombées : création et diffusion de nouveaux standards, influence sur l'évolution des techniques et des pratiques.

Pourquoi partager ?

Il existent de nombreuses sites sur le thème du management du projet. Mais rare sont ceux qui représentent une richesse par les hommes et les femmes qui y participent. Encore plus rare, voire presque inexistant sont ceux qui partagent leur savoir faire librement.

Faut-il changer le système ? Et si demain, les experts et les non-experts tous confondus partagaient leurs expérience et leurs savoir faire. Je penses à tous les consultants, les membres d'équipes projets, les chefs d'entreprises, les chefs de projet, les directeurs de projet, les chercheurs universitaires, pour en nomer que quelques uns.

Plus facile à dire qu'à faire ! Quel serait le bon système pour fédérer et relier une communauté de milliers d'individus aux intérêts divergents, éparpillés dans autant de structures organisationnelles, pour la plupart petites ?

Mieux, moins cher et plus vite ! Les projets « Open Source » sont généralement menés par des volontaires motivés mais pas rémunérés. Il n'y a pas de Comité Stratégique, pas d'actionnaires, pas de programmation, pas de planification, pas d'organigramme et pas de délégations de pouvoir. Et pourtant ça marche ! Ce mode d'organisation conduit à des résultats étonnants. Les projets « Open Source » bien menés conduisent au développement de produits supérieurs en un laps de temps plus court que les grosses sociétés de type Microsoft. Et en plus c'est gratuit !

La gratuité ne veut pas dire que l'Open Source est « anti business ». Les contributeurs de ressource se font généralement payer en matière de notoriété, de crédibilité, de vente de services (formations, produits dérivés, etc.). Les économistes considèrent que ce business modèle est un des plus prometteurs pour faire tourner « la société de l'information ».

Ethiquement, ça joue aussi ! “Comment se fait-il que les acteurs du du management de projet tel que les consultants, les sociétés et les universitaires gardent leurs méthodologies si jalousement ?”. Cette question m'a occupé depuis longtemps, car rare sont les gens qui ont vraiment inventé quelque choses. La plupart des ressources dans le management de projet ont été copié, recopié, modifié, plagié depuis des années des manuels, des exercices et des outils ! D'un point de vue éthique, l'Open Source propose un fonctionnement logique. La collaboration s'offre comme alternative à la duplication des ressources... A la défense de pseudo titres de propriété... A la stagnation des méthodologies.

Que peut-on espérer de l'Open source Management de projet ? Des développements mieux partagés ? La création d'une masse critique de ressources ? Un climat de dialogue et de controverses positif ? L'histoire le dira.

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